Giovanni Stranieri a le plaisir de vous présenter ses travaux sur :
La construction des paysages agraires dans la Pouille médiévale. Ressources, pouvoirs et territoires de l'Italie sud-orientales (VIe-XVe siècles)
Vendredi 27 novembre 2015 14h-18h
à l'Université Lyon 2, 86 rue Pasteur, Lyon 7e, salle G123
(précédemment annoncé à l'ISH, Centre Berthelot, Salle Marc Bloch)
jury de thèse:
Paul Arthur (Università del Salento, Lecce – Italie)
François Bougard (CNRS, Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Jacques Chiffoleau (EHESS)
Annick Peters-Custot (Université de Nantes)
Jean-Michel Poisson (EHESS)
Laurent Schneider (CNRS, Université d’Aix-Marseille)
LA CONSTRUCTION DES PAYSAGES AGRAIRES DANS LA POUILLE MÉDIÉVALE. Ressources, pouvoirs et territoires de l’Italie sud-orientale (VIe-XVe siècles)
Moyen Âge – Pouille(s) – Archéologie du paysage – Organisation de l’espace – Parcellaire – Pouvoir – Frontière
Ces recherches portent sur les espaces de la Pouille méridionale médiévale. Une enquête diachronique sur les transformations des paysages agraires a été menée dans un secteur de 401 km², à l’est de Tarente, investissant aussi bien les champs, les marges et les limites agraires que les vestiges d’habitat. Notamment, les fouilles ont vérifié le potentiel archéologique des grands murs en pierre sèche (paretoni), en tant que contextes sédimentaires et marqueurs territoriaux.
L’émergence d’un bassin vivrier centré sur Manduria se profile dès le Ve siècle av. n.è. Dès cette époque, la nature du substrat oriente la localisation des occupations et les choix culturaux, mais des réseaux d’habitat et des systèmes agraires différents se succèdent jusqu’à nos jours.
Ainsi, Tarente et Brindisi dirigent la production de cet espace vers les débouchés de l’économie-monde tardo-antique. Plus tard, au VIIIe siècle, l’évolution du réseau viaire indique le rôle directeur d’Oria, devenue un pôle stratégique de la Pouille longobarde, dans le drainage de ces ressources ; en même temps, la cité commande la plaine de Brindisi et délimite son territoire vers Tarente. Au IXe siècle, en coïncidence avec la reconquête byzantine, se dessine un dense semis d’habitats ruraux et l’oléiculture, attestée par l’anthracologie, prend une place importante. Au bas Moyen Âge, tandis qu’Oria est déclassée, le bassin mandurien nourrit les flux organisés par Tarente et Lecce, les nouveaux pôles, avec Brindisi, d’une région-frontière de l’Europe latine, à la lisière des mondes byzantin et musulman. Des mutations sociales successives mènent, vers la fin de la période, à la prédominance du latifondo et de l’agroville.
Giovanni Stranieri
Université Lyon 2, 86 rue Pasteur, Lyon 7e, salle G123