slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow

Vous êtes ici

Thème 3 | Savoirs et Autorités

THÈME 3 | SAVOIRS ET AUTORITÉS

 

RESPONSABLES

Marie-Pascale HALARY (Lyon 2), Marie-Céline ISAÏA (Lyon 3), Bruno PAOLI (Lyon 2)

 

PRÉSENTATION

 

Le thème « Savoirs et Autorités » considère les mécanismes médiévaux d’élaboration intellectuelle par lesquels une société délimite les connaissances légitimes et organise leur transmission. Les « savoirs », qui se distinguent ainsi des savoir-faire de l’expérience, sont constitués de connaissances rationnelles, fruit d’un processus intellectuel, présentées comme fiables car vérifiées, explicites et suffisamment formalisées pour se prêter à l’enseignement. Auprès de cercles sociaux plus larges en revanche, ces savoirs constituent des « autorités », c’est-à-dire des références validées qui s’imposent. La tension structurelle constitutive des sociétés médiévales entre création de savoirs d’une part, transmission d’un corpus d’autorités présentées comme immuables d’autre part, exige le comparatisme et l’approche pluridisciplinaire, qui seront en particulier appliqués aux deux objets prioritaires du thème 3, les savants et la mémoire, autour desquels s’articule la réflexion proposée.

En Islam comme dans l’Occident chrétien, il revient en effet à des hommes de valider, renforcer ou limiter l’autorité de l’écrit, à commencer par le corpus des textes sacrés. En Islam, les techniques mises en œuvre par ces savants pour déterminer la qualité de la chaîne des transmetteurs, et donc l’authenticité des traditions coraniques, se répandent aussi dans les écrits pragmatiques et dans les techniques d’enseignement. La négociation et la concurrence entre le savant et le prince sont récurrentes pour déterminer qui est légitime pour dire le droit et interpréter les Écritures, de l’épisode mu‘tazilite (au cours duquel Ibn Ḥanbal joue un rôle important) jusqu’à l’époque almohade. À la même époque, l’Occident met au point les techniques exégétiques dont la maîtrise confère une autorité sociale et politique : l’empereur Louis le Pieux est déposé (833) puis réinstallé à la tête des royaumes francs par les évêques, au nom de leur interprétation de la Bible. Cette autorité politique des savants dans le premier Moyen Âge (VIIe-XIe siècle) a fait l’objet d’un programme comparatiste de l’axe 2 du projet CIHAM 2016-2020 (« Liberté des élites religieuses », en collaboration avec le laboratoire Triangle). Le thème 3 inaugure la deuxième étape de ce programme en réfléchissant à l’autorité magistrale, quand être savant devient un métier. L’essor des madrasas au Proche-Orient à partir du XIe siècle et l’apparition d’un enseignement impérial au Maghreb au XIIe contribuent à former un corps de professionnels de l’administration. Le développement contemporain des écoles urbaines en Occident, l’engagement des clercs dans la pastorale et dans le gouvernement des États, pose dans des termes proches la question du passage du savant au professionnel de l’écrit et de la parole.

Parmi les processus intellectuels qui créent les savoirs médiévaux, la mémoire apparaît comme le point de rencontre pertinent entre réception des autorités et dynamique créatrice de nouveaux savoirs constitués. Le processus continu de création, citation et remploi, mais aussi les monuments, la mémoire des lieux et l'ensemble des supports matériels (parchemin ou image), constituent des outils essentiels de la connaissance médiévale.

 

Programme 1 | Formation, transmission, techniques intellectuelles

Coordination : Bruno PAOLI (Lyon 2) et Caroline CHEVALIER-ROYET (Lyon 3)

1. Art de la parole, prédication, techniques oratoires

2. Théorisation, transmission, anachronismes

 

Programme 2 | Canons et modèles

Coordination : Pascal BURESI (CNRS, EHESS), Marie-Pascale HALARY (Lyon 2)

1. Canons

2. Modèles

 

Programme 3 | Supports et matérialité des savoirs

Coordination : Véronique ROUCHON MOUILLERON (Lyon 2), Laurence MOULINIER-BROGI (Lyon 2)

1. Manuscrits de travail, manuscrit pour le travail

2. Outils visuels et intellectuels

3. Mécanismes de la mémoire