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Journée doctorale 2017 du CIHAM-UMR 5648 (Lyon)

>Programme disponible au format pdf<
La journée doctorale du CIHAM de cette année se tiendra, après concertation, le 26 avril 2017. Si, comme chaque année, cette manifestation a pour objet privilégié d’étude une thématique transversale aux diverses disciplines du laboratoire – « Écrire l’histoire » pour cette session –, elle sera aussi ouverte à des présentations s’inscrivant dans des varia. Par ailleurs, il a été proposé lors de la réunion de rentrée d’ouvrir la journée à un format plus court et plus léger, « ma thèse en 5 minutes ». Ces trois formats donnerons, nous l’espérons, la possibilité à tous de communiquer afin d’enrichir les débats et les échanges.

Les candidatures (un titre et quelques phrases de résumé) sont à adresser à : olivier.brisville@gmail.com
Date limite: 1er avril 2017.

L’argumentaire qui suit a été rédigé par Aurélien Montel en collaboration avec Benjamin Oury, Ariane Pinche et Olivier Brisville.

« Écrire l’histoire »

Le terme d’« histoire » (du grec historia, « enquête ») possède une double définition, qu’il s’agit d’envisager et d’assumer pleinement. Il s’agit, en premier lieu, de récits, fixés sous des formes qui peuvent être diverses (chroniques, hagiographies, archives, etc.), voire conservés de manière orale. C’est également, comme dérivation du terme grec originel, la discipline académique qui étudie, à partir de sources variées, des périodes plus ou moins anciennes. Cette double définition justifie le double regard que l’on peut porter sur l’intitulé de cette journée doctorale 2017.
Celui-ci se veut résolument interdisciplinaire, tout en proposant une double dimension chronologique digne de grand intérêt : autant de particularités qui renvoient à l’identité même de notre laboratoire, le CIHAM. Si la notion même d’écriture de l’histoire peut renvoyer aux travaux de l’axe 4 du quinquennal 2016-2020, spécifiquement dédié aux processus d’écriture et de réécritures de l’histoire, comme à ceux de l’axe 3 sur la construction et la diffusion des savoirs au Moyen Âge ; en réalité, tous les autres axes peuvent aussi être associés à ce thème dans la mesure où ils permettent aux Modernes d’écrire leur propre histoire du Moyen Âge selon des modalités originales.
En premier lieu, les contributions pourront porter sur les pratiques médiévales d’écriture ou de réécriture de l’histoire que ce soit tant d’un point de vue générique ou narratologique, que historiographique, notamment par les sources et les autorités reprises ou utilisées. Le genre de l’hagiographie, par exemple, occupe une place importante dans l’Occident chrétien, donnant aux acteurs politiques un rôle bien différent de celui qu’ils occupent dans les chroniques, a fortiori celles rédigées sur commande ; la question de la contradiction se retrouve d’ailleurs souvent au coeur des discussions sur la question. Les savants de l’Islam médiéval ont, eux, parfois nourri l’ambition d’écrire l’histoire de leur propre milieu social, par la rédaction de nombreux dictionnaires biographiques.
Les pratiques scripturales peuvent être interrogées pour elles-mêmes, qu’il s’agisse d’analyser des discours composés par les auteurs (choix qui ont guidé l’écriture, silence des auteurs, phénomènes de citations et, plus globalement, d’intertextualité, etc.) ou des supports de ces mêmes discours, via l’épigraphie, la codicologie, la paléographie.
Enfin, le terme même d’Histoire renvoie également au champ disciplinaire dont nous faisons partie : histoire sociale, économique, littéraire, histoire des mentalités, de l’art ou du bâti. En ce sens, l’intitulé nous invite à poser des questions méthodologiques, qui in fine guident et structurent notre écriture de l’Histoire, représentant une dimension incontournable de la recherche moderne en médiévistique. Au-delà des questions, toujours pertinentes, de la distance critique à maintenir vis-à-vis des sources ou de l’analyse historiographique des regards successifs portés par les Modernes sur les réalités médiévales, les communications peuvent aborder plusieurs thématiques qui s’interrogent sur la spécificité de faire de la médiévistique au XXIe siècle.
En premier lieu, doctorants d’un laboratoire qui a promu la transdisciplinarité au coeur de son identité académique, nous pouvons interroger les apports précieux des autres disciplines, en sciences humaines ou non. Plus précisément, les apports de disciplines-soeurs, autrefois considérées comme des « sciences auxiliaires », telles que la numismatique, la sigillographie, la paléographie ou encore l’épigraphie, sont à réévaluer, car elles permettent de préciser notre connaissance historique du passé médiéval. Pis encore, faute de sources, l’archéologie et toutes les disciplines utilisant les données archéologiques (archéométrie, céramologie, archéozoologie, palynologie, anthropologie, etc.) donnent l’opportunité d’écrire l’histoire d’un monde rural et paysan peu, voire jamais, mentionné par les sources écrites : leurs conclusions précisent, rectifient, bref, réécrivent une histoire méconnue. Cette réécriture peut d’ailleurs parfois devenir particulièrement féconde, notamment lorsqu’elle entre en contradiction avec les conclusions qui peuvent ressortir d’une étude de sources écrites.
Enfin, dans un contexte académique influencé par le développement des Humanités numériques, et plus globalement de l’usage du numérique par les médiévistes, tradition du CIHAM également, il paraît pertinent de poser la question des potentialités qui s'offrent à nous par ce biais : les outils numériques, qui donnent la possibilité de porter un nouveau regard sur les sources, permettent-ils de produire une nouvelle histoire médiévale ?

Journée d'étude
Lyon

Lyon 2, campus des Berges du Rhône, salle des Colloques (18 Quai Claude Bernard, bât E)

Mercredi 26 Avril 2017