DIPLURBAINE
Responsables
Paolo CAMMAROSANO (université de Trieste, Italie), Patrick GILLI (Université Paul-Valéry Montpellier 3), Armand JAMME (CNRS)
Financement
Centre d'études médiévales de Montpellier (CEMM, Université Paul-Valéry Montpellier 3), Centro Europeo di Ricerche Medievali (CERM, Trieste, Italie), CIHAM, École française de Rome (Rome, Italie)
Durée
2017-2022
Présentation
L’essor des villes occidentales, organisées en communes pourvues de regalia, de privilèges ou de franchises, fondé sur une panoplie de techniques, d’outils et de nouvelles pratiques de gouvernement, les a transformées en laboratoires politiques : c’est à leur échelle que des innovations majeures ont été lancées en Europe, souvent à tâtons (fiscalité directe, sélection des gouvernants par élection, etc.). Quelles raisons, quels objectifs et même quelle légitimité ces villes eurent-elles à déployer aussi une action diplomatique qui peut paraître un secteur essentiel, sinon réservé de la souveraineté ? Les réponses restent à découvrir. Mais autour du bassin méditerranéen, d’autres cultures, économiques, religieuses et politiques se sont développées au cours de ces XIIe-XVIe siècles, dans des villes qui par leurs développements présentent d’évidentes convergences avec l’évolution des villes européennes. Mesurer les singularités du fait diplomatique urbain en tous ces espaces est l’objectif de ce programme qui adopte ainsi une démarche comparatiste et dépasse les trop strictes frontières du Moyen Âge pour englober la première modernité, classiquement définie en Europe comme celle d’un nouveau paradigme diplomatique, marqué entre autres par la naissance des ambassades permanentes. Ces questions n’ont jamais été abordées de façon systématique et comparatiste, puisque le récent regain d’intérêt pour l’histoire des relations internationales n’a que très peu concerné le monde urbain : le statut, le coût de la représentation diplomatique ont essentiellement été abordés à travers les ambassades des princes et des États. Le programme se veut innovant par sa focalisation urbaine, mais aussi par l’empan géoculturel qu’il envisage, une focale qui n’est pas sans risques, compte tenu de la dissymétrie des recherches et des chercheurs disponibles pour l’Europe et pour l’Orient, chrétiens et musulmans.