La manipulation politique des fondations de l’Islam : quelques éléments de débat

Suite aux évènements "Charlie" de janvier, une équipe d'enseignants s'est mobilisée à Lyon 2 pour organiser des ateliers-rencontres historiennes.

Cette rencontre, organisés par les historien-ne-s, étudiant-e-s et enseignant-e-s, de l’UFR temps et Territoires de Lyon 2 sera autour du thème :
« Laïcité et fondamentalismes religieux en France. Perspectives historiques ».

Première séance : vendredi 20 mars, 17-19h, Université Lyon 2, Campus des Berges, salle des Colloques, 18 quai Claude Bernard, Lyon 07.

Programme détaillé de la première séance par Cyrille Aillet (Lyon 2 - UMR 5648 Ciham):
« La manipulation politique des fondations de l’Islam : quelques éléments de débat ».

Comment dépasser l’émotion pour appréhender rationnellement le mode de construction des idéologies fondamentalistes qui se réclament de l’islam, et les causes de leurs succès politiques ponctuels ? Quand la plupart des médias nous imposent une vision à courte échéance, les sciences humaines et sociales peuvent au contraire nous aider à comprendre, et donc à agir. Utiliser un vocabulaire adéquat pour nommer la complexité des phénomènes que l’on regroupe sous le terme générique d’« islamisme » constitue la première exigence. La seconde peut consister à analyser les raisons historiques et culturelles qui ont fait du référent religieux le principal emblème du politique, dans le monde musulman et au-delà. Dernier enjeu : contrer ces formes de manipulation du passé par une lecture ouverte des fondements textuels et historiques de l’Islam, ce qui nécessite aussi de repenser la manière dont ils sont enseignés en France.

Quelques matériaux qui peuvent préparer le débat :

• Sur la genèse de l’islamisme, on peut lire l’entretien avec François Burgat, Confluences Méditerranée, 2011/1, n° 76, http://www.cairn.info/article_p.php?ID_ARTICLE=COME_076_0013
• Sur l’usage terroriste de l’image et du passé, on peut lire les deux articles d’Asiem El Difraoui, « Le jihad de l’image : comment nous jouons le jeu de l’État islamique », Libération, 4 septembre 2014, http://www.liberation.fr/monde/2014/09/04/le-jihad-de-l-image-comment-no...
  et Id., « Les jihadistes nient l’histoire pour mieux la falsifier », Libération, 14 décembre 2014, http://www.liberation.fr/monde/2014/12/14/les-jihadistes-nient-l-histoir...
• Pour une réflexion de fond sur l’usage politique du référent religieux et sur la manipulation du passé historique de l’Islam, vous pouvez écouter sur You Tube l’interview du grand islamologue Mohammed Arkoun (m. 2010), « Au nom de l’Islam », 4 février 2005, en deux parties (la 2e est plus courte et plus directement liée au débat, mais la 1e analyse l’évolution historique du monde arabe postcolonial et plaide pour une lecture globale du phénomène politique de l’islamisme). Sur le thème « Islam et laïcité », on peut écouter son intervention à l’UNESCO en 2000, qui défend le pluralisme d’interprétation des textes sacrés dans l’Islam http://www.fondation-arkoun.org/videos/playlist_francais.html#yt-gal-4