slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow slideshow

Vous êtes ici

Livres et genres médicaux

Les genres et les livres médicaux :

aux source d’une histoire de la médecine médiévale et moderne

Laurence Moulinier-Brogi, Marilyn Nicoud

 

Avignon, les 4 et 5 novembre 2015

 

Les codifications en terme de genres dans la littérature sont chose courante qui fournissent des recours plus ou moins pertinents pour un classement des formes discursives. Le domaine médical n’échappe pas à ces typologies qui posent cependant le problème de leur plus ou moins grande adéquation aux spécificités de la discipline. Si certains genres, à l’image des régimes de santé, pourraient paraître exclusifs du monde médical, d’autres au contraire se trouvent en partage entre différents domaines ou pratiques, qu’il s’agisse dans le cas des consilia de l’habitude prise en droit ou en ars medica de faire appel à l’avis d’un spécialiste, dans celui de la recette de lister en cuisine ou en pharmacopée les ingrédients nécessaires et les procédés de fabrication, ou qu’il s’agisse encore dans l’ensemble des disciplines enseignées à l’université, de l’utilisation du commentaire ou de questions, pour l’enseignement et la lecture des textes des autorités. La typologie discursive en usage dans le monde médical paraît en outre à première vue pléthorique — traités, commentaires, questions, recettes-antidotaires, aphorismes, recettes, practicae —, auxquels peut s’ajouter aussi l’utilisation souvent fréquente de la versification de préférence à la prose.

Si certains de ces genres ont fait l’objet de recherches approfondies, d’autres paraissent moins étudiés et mériteraient de l’être. Surtout, il paraît aussi nécessaire de mener une étude où l’analyse du genre soit accompagnée par celle des livres manuscrits médicaux, car pour une part, dans un monde où chaque exemplaire est un unicum, la question de la mise en texte est liée à sa mise en livre ; en fonction de l’identification du texte et de ses usages potentiels, le copiste ou le commanditaire fait des choix qui ne sont pas sans influencer la perception et l’appréhension des lecteurs. D’autre part, une recherche sur les codices qui rassemblent des formes discursives particulières peut aussi permettre de saisir les chronologies et les aires géographiques de recours et de diffusion de quelques genres spécifiques. Malgré le succès de quelques textes à l’échelle de l’Occident et une certaine uniformisation des méthodes d’enseignement, d’un studium à un autre les textes étudiés ne sont pas toujours les mêmes, pas plus que n’est similaire la place de la médecine et de ses savoirs dans les sociétés considérées. Cette variété de situations peut susciter des différences notables dans l’utilisation et la diffusion de certains genres, auprès de publics savants ou simplement lettrés.

Parmi les autres questions soulevées par la notion de genre, il faudra aussi être attentif aux particularités du champ médical : est-il inventeur de genres, modélisateur ou simple utilisateur ? Est-il à l’origine de transformations, d’évolutions particulières, en fonction des objets, des thèmes traités, en fonction de découvertes ou d’intérêts nouveaux ? La question aussi des milieux de production textuelle mérite d’être éclairée, d’autant que de nombreuses études récentes ont mis l’accent sur les espaces curiaux comme autre lieu, peut-être moins traditionnel que l’université, de production textuelle en matière scientifique. Dans le prolongement de ces réflexions, la langue d’usage retiendra aussi notre attention afin de saisir les possibles transmissions ou adaptations des traditions du latin en vernaculaires, ou les possibles innovations dans ces nouveaux idiomes.

Le 2e séminaire organisé à Avignon les 4 et 5 novembre offrira l’occasion aux participants des journées d’exposer un état des lieux de leur recherche et de participer à l’élaboration d’un questionnement commun des sources textuelles médicales.

 

Avec la participation de :

Joël Chandelier, Université Paris 8/EA 1571

Franck Collard, Université Paris-Ouest/EA 1587

Joel Coste, EPHE, IVe section, Université Paris V/EA 4116

Danielle Jacquart, EPHE, IVe section/ EA 4116

Laurence Moulinier-Brogi, Université Lyon 2/CIHAM

Marilyn Nicoud, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse/CIHAM

Nicoletta Palmieri, Université de Reims/EA 3311

Séminaire
Avignon

Avignon

Mercredi 4 Novembre 2015 - Jeudi 5 Novembre 2015