La diplomatie des villes dans les mondes latins, musulmans et byzantins
(XIIe-XVIe siècle)
L’essor des villes occidentales et leur organisation en communes, pourvues de regalia (Italie communale) ou de privilèges, de franchises (France, Flandres, Espagne, etc.), se sont fondés sur une panoplie de techniques, d’outils et de pratiques de gouvernement qui ont transformé les organismes urbains en laboratoires politiques. Quelles raisons, quels objectifs et même quelle légitimité ces villes eurent-elles à déployer une action diplomatique qui peut paraître comme un secteur essentiel, sinon réservé de la souveraineté ? Les réponses sont à ce jour à découvrir. Autour du bassin méditerranéen, d’autres cultures religieuses, politiques, économiques se sont développées au cours des XIIe-XVIe siècles dans et autour de villes qui ont cultivé avec les pouvoirs des relations diverses. Leurs développements sociaux et économiques présentent néanmoins d’évidentes convergences avec l’évolution des villes européennes. Pour mesurer les singularités du fait diplomatique urbain en tous ces espaces, ce programme pluriannuel adopte de ce fait une démarche comparatiste et dépasse les trop strictes frontières du Moyen Âge pour englober la première modernité, classiquement définie en Europe comme celle d’un nouveau paradigme diplomatique marqué par la naissance des ambassades permanentes.
Quatre axes d’étude seront ouverts successivement pendant les quatre années du déroulé de ce programme engagé par le CEMM (Montpellier), le CERM (Trieste), le CIHAM (Lyon) et l’EfR (Rome) :
1/ Normes et statuts de la diplomatie urbaine ;
2/ Logistique documentaire, nomination et objectifs diplomatiques ;
3/ Temps et coûts de la diplomatie urbaine ;
4/ Réseaux diplomatiques et politiques urbaines.
I. – Normes et statuts de la négociation urbaine (Montpellier – 17-18 novembre 2017)
La première rencontre, organisée par le CEMM, vise à étudier le développement d’un droit d’ambassade. Le statut de la diplomatie et des ambassadeurs a en effet été abordé essentiellement « par le haut », c’est-à-dire à partir des manifestations des pouvoirs princiers ; aucune enquête d’envergure ne s’est préoccupée de la façon dont les villes géraient leurs relations extérieures. Il s’agira en conséquence pour cette première étape de prendre en considération autant le développement de normes qui définissent le statut juridique, les facultés et les pouvoirs des mandataires, que les enseignements d’une littérature plus ou moins savante qui interroge le fait de représenter, ce qui, rapporté aux multiples fragmentations institutionnelles et associatives des villes médiévales, mais aussi aux tensions internes et aux compétitions entre partis qui s’y déploient, complexifie notablement l’appréhension historique d’un droit d’ambassade.
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Les propositions de communication devront comporter titre et résumé de 400 à 600 mots maximum, ainsi qu’un bref CV, à adresser avant le 31 mai 2017 à :
cammaros@units.it ; patrick.gilli@univ-montp3.fr ; armand.jamme@univ-lyon2.fr
P. Cammarosano (Univ. Trieste) ; P. Gilli (Univ. Montpellier 3) ; A. Jamme (CNRS Lyon)
1ère rencontre du projet La diplomatie des villes dans les mondes latins, musulmans et byzantins (XIIe-XVIe siècle)
Montpellier