organisateurs : CIHAM UMR 5648 – CRH UMR 8558 - EHESS - Université d’Avignon - Università degli Studi di Siena
Comité scientifique : Jacques Chiffoleau (EHESS), Etienne Hubert (EHESS), Roberta Mucciarelli (Université de Sienne) et Gabriella Piccinni (Université de Sienne)
Comprendre les transformations des rapports de pouvoir et les catégories utiles à la construction de l’espace et du sujet politique à la fin du Moyen Âge, en sortant des mailles d’une histoire institutionnelle. Elargir les frontières de l’enquête en déplaçant le regard, des institutions, des lieux et des procédures formelles de la politique, et en le portant sur le développement des stratégies, des comportements, des réseaux de relations qui structurent la vie quotidienne, sur les domaines sociaux et sur les pratiques légitimées que cet espace crée et auxquels il donne forme, sont les enjeux méthodologiques de ce colloque qui veut étudier, à partir de la leçon de Jacques Chiffoleau (La Chiesa, il segreto e l’obbedienza, Il Mulino 2010), dans l’usage du secret un levier fondamental dans la construction du ‘public’, dans ses règles et sa légitimation.
La vérification se joue sur la scène des pouvoirs étatiques de la fin du Moyen Âge, son horizon privilégié est l’Italie des cités-états, sur la toile de fond que dessinent le poids, l’influence et l’exemple exercés par l’Église romaine et par la praxis de son administration sur les développements non seulement idéologiques mais aussi constitutionnels des gouvernements et de la société de la fin du Moyen Âge. Le cadre est enrichi par la lecture comparée qu’offrent les pratiques gouvernementales et le recours au secret dans le monde arabo-musulman, dans le royaume d’Éthiopie et dans le monde chinois.
Le cadre historiographique, bien que riche de lectures suggestives (Micrologus, 14, 2006), laisse une large place à la définition d’un paradigme aussi puissant qu’ambigu (qui renvoie aux arcanes du pouvoir, mais aussi à la zone obscure, opaque, cachée, du complot et de sa mise en discussion) dont l’usage doit être mesuré et évalué de manière cohérente sur le terrain de la pratique et non seulement sur celui de la pensée ou de la doctrine : il semble ainsi utile d’enrichir et d’approfondir l’enquête autour de la construction, de la qualification et des configurations, dans lesquelles s’inscrit tour à tour le secret dans la société de la fin du Moyen Âge, non seulement dans le cadre des politiques d’affirmation étatique, du gouvernement des hommes, de la répression pénale, de la gestion de l’ennemi, mais aussi dans la sphère économique (production, marché, écritures: les livres secrets des marchands) et dans l’agir social.
Le sujet ouvre des pistes de recherche et d’enquête multiples que des spécialistes de différents domaines (politique, économie, histoire des institutions, des normes, de la justice, de la religion et de l’Église, de la société et de la famille) sont invités à parcourir dans la variété et dans la spécificité des approches et des méthodes autour d’une constellation de thèmes et des problèmes que le secretum soulève et auxquels il renvoie: « arcanus, occultus, tacitus, obscurus, clam, clandestinus, absconditus »...
PROGRAMME DU COLLOQUE - Mercredi 7 juin 15h30
Università degli studi di Siena, Dipartimento di Scienze storiche e beni culturali - Via Roma 47, Aula S (ingresso anche da via Fieravecchia)
Ouverture
Introduction : Jacques Chiffoleau (EHESS), De la nécessité du secret pour construire du public
Première session: Gouverner
Jeudi 8 juin 9h - Certosa di Pontignano (Siena)
15h30 - Deuxième session: figures, pratiques, circuits
Vendredi 9 juin 9h - Certosa di Pontignano (Siena)
Discussion avec la participation de Sara Menzinger (Università Roma Tre), Lorenzo Tanzini (Università di Cagliari), Massimo Vallerani (Università di Torino)
Conclusion: Mariavittoria Catanzariti (Università Roma Tre), Il segreto e le sue forme: legittimazione, disciplinamento, pratiche
CIHAM UMR 5648 – CRH UMR 8558 - EHESS - Université d’Avignon - Università degli Studi di Siena
Sienne