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Wed, 07/12/2022 - 04:49
Les résidences aristocratiques du Comtat Venaissin sont d’importants marqueurs de la prééminence sociale qui restent, pourtant, difficiles à appréhender. Aussi, afin d’apporter un éclairage sur le sujet, nous avons placé ces résidences au centre de notre thèse. Cette dernière a pour objectif d’identifier ces habitations et d’étudier leurs caractéristiques. Pour réaliser cette recherche, nous avons étudié les conséquences de l’ancrage comtal, puis pontifical, sur l’organisation des seigneuries, l’installation de nouveaux lignages et le renouvellement de l’aristocratie locale. Il s’agissait de comprendre les évolutions de l’habitat liées aux choix résidentiels des grandes familles seigneuriales dans un contexte d’insécurité et de guerre entre 1350 et 1450, puis de reprise économique dès la seconde moitié du XVe siècle. La prise en compte du contexte local tout au long de ces deux siècles permet de déterminer comment les choix résidentiels participent à l’élaboration d’un mode de vie aristocratique. L’habitation est appréhendée comme l’expression d’une identité, d’un mode de vie et d’un attachement à un lieu. Elle est également abordée sous ses multiples formes architecturales. La réflexion initiale sur leurs typologies (tour, maison-tour, maison-salle, maison, bastide, château) est complétée par l’étude de leur matérialité. Les catégories de matériaux utilisés dans les constructions, les décors et l’ameublement sont ainsi analysés. Dans cette thèse, un inventaire rassemblant 100 résidences aristocratiques comtadines a été réalisé, afin d’apporter une connaissance approfondie des pratiques résidentielles de l’aristocratie. Cet inventaire répertorie, décrit et analyse les données issues des textes, des documents iconographiques, des interventions archéologiques et de nos observations sur le terrain. La confrontation de ces données a permis de saisir les évolutions du statut, de la forme et de l’utilisation des résidences aristocratiques entre le XIVe et le XVe siècle.
Mon, 05/12/2022 - 10:39
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Mon, 05/12/2022 - 10:16
L’opération réalisée en juillet 2017 sur le site médiéval de Clermont fait suite à la volonté du département de continuer la logique d’études castrales mise en place lors du projet européen, A.V.E.R – des montagnes de châteaux, initié en 2010. De plus, le site étant propriété départementale, un état des lieux patrimonial et une définition de l’intérêt en termes de réserve archéologique étaient demandés depuis longtemps en interne. Néanmoins, c’est également un intérêt historique et une volonté de mise en valeur des sites appartenant à la collectivité qui a dirigé ce projet. Enfin, dans une moindre mesure, le fait que ce château fasse partie d’un corpus d’étude au sein d’une thèse de doctorat a fini d’appuyer la mise en place de ce projet. Construit à vingt kilomètres au nord-ouest d’Annecy et à cinq kilomètres de Seyssel, Clermont se situe au cœur de l’Albanais à environ 690 m d’altitude. La petite agglomération, logée au croisement d’axes routiers historiques desservant Chambéry, Genève et Annecy, possède une topographie en escalier alliant éperon rocheux et plusieurs replats et plateforme en contrebas. Il domine les plaines avoisinantes et sert ici de point de contrôle sur l’espace environnant. Le site de Clermont apparait dans la littérature dès le XIIIe siècle comme possession des comtes de Genève. S’il est fort probable que le site soit occupé plus anciennement du fait de la présence des comtes de Clermont au XIIe siècle, la forteresse n’apparait pas dans la documentation à ce moment-là. Le château semble rapidement prendre de l’importance au sein de la famille de Genève puisqu’il devient l’une des résidences principales de cette lignée dès la perte de la ville de Genève au profit de la maison de Savoie. Résidence d’été des comtes, les dimensions générales du site se rapprochent de celles du château d’Annecy alors capitale du comté. Clermont sera clé pour la région jusqu’au début du XVe siècle. Le comté est alors vendu à la Savoie et la forteresse perd son intérêt défensif et son rôle de contrôle de l’Albanais. Progressivement abandonné jusqu’au XVIe siècle, il reste malgré tout entretenu comme l’atteste la documentation. À la fin du siècle, Gallois de Regard, originaire de Clermont, fait construire, en accord avec le duc de Savoie, une demeure fortifiée d’inspiration Renaissance italienne à l’emplacement de la résidence familiale sur le plain château. Les deux bâtiments cohabitent pendant un demi-siècle environ avant que la guerre entre la Savoie et la France atteigne la région. Aussi, en 1630, les troupes de Louis XIII assiègent l’agglomération mais les villageois ouvrent les portes de la ville et se rendent. La forteresse médiévale, alors encore en état de tenir un siège, est détruite par Louis XIII et son armée. La demeure Renaissance bien que partiellement ruinée, est rachetée dans les années soixante avec le plateau médiéval par le département de la Haute-Savoie. Restaurée, elle est aujourd’hui un musée. Après différentes opérations d’acquisition de données planimétriques et topographiques laissant présager d’un fort potentiel archéologique, une première opération de sondages a été réalisée sur le site médiéval de Clermont entre le 10 et le 29 juillet 2017. Elle a, entre autres, permis d’évaluer le potentiel stratigraphique du lieu ainsi que l’état de conservation des vestiges de la fortification. La fouille a consisté en la réalisation de deux sondages de 9 x 2 m sur le secteur dit de la tour maîtresse. Elle a alors livré de premières informations sur l’organisation de l’espace au centre du château en dévoilant en partie une tour circulaire, un espace intermédiaire, un second mur ainsi qu’une partie d’un fossé. Si tous les niveaux archéologiques n’ont pu être atteints étant donné la nature même de notre opération, nous avons pu documenter les différentes maçonneries apparentes ainsi qu’une partie de la chronologie relative. Aussi, la tour est conservée sur plus de 1.30 m de haut (observable), pour une largeur de mur de 3.70 m ce qui en fait l’un des murs les plus épais du département. L’appareil de construction est en pierre de taille smillée à l’extérieur tandis que l’intérieur présente des moellons équarris à face dressée. Le tout est en calcaire lié au mortier de chaux. Un second mur est présent au sud, séparant la tour du fossé. Il est construit en moellons de molasse verte liés au mortier de chaux. Cette maçonnerie, conservée sur 1.60 m de haut pour 1.50 m d’épais, est construite postérieurement au bâti circulaire, fait marqué par un remblai ainsi qu’un niveau de chantier en appuie sur la tour. Les résultats de cette campagne ont montré le fort potentiel archéologique du château de Clermont. Les vestiges sont nombreux et très bien conservés sur une hauteur considérable malgré l’absence de marqueurs de surface. L’extension progressive des secteurs de fouilles permettra à terme d’obtenir une vision complète de ce site majeur méconnu et d’en proposer une restitution fidèle. De même, sa mise en valeur par le biais d’une exposition dans la demeure Renaissance permettra au grand public d’acquérir ces connaissances.
Sat, 03/12/2022 - 04:55
Ce document présente le contenu d'un manuscrit arabe très particulier, le Vatican arabe 1792 (aussi connu sous le nom de "manuscrit Cerulli"), car il contient le Dhikr al-tawarikh, la plus ancienne chronique connue sur les origines de l'islam éthiopien. En raison de la valeur exceptionnelle de ce manuscrit et des nombreuses autres oeuvres qu'il transmet, il est impérieux de mettre à disposition des arabisants le contenu de ce manuscrit, pour lequel de futures recherches s'avèrent prometteuses.
Sat, 03/12/2022 - 04:48
Au XIVe siècle, dans le nord-est de l’Italie, Nicolas de Vérone rédige en franco-italien trois chansons de geste d’inspiration différente : une Pharsale, qui réécrit sous forme d’épopée deux chapitres de la chronique médiévale des Fet des Romains, une Prise de Pampelune, qui est une continuation de L’Entrée d’Espagne, et une Passion, qui est une compilation des Évangiles. Son style, hérité des figures de pensée et de l’art rhétorique des jongleurs, est au service d’une vision du monde et de l’héroïsme novatrice, le personnage de César étant, par exemple, largement dénigré et l’impétuosité héroïque, condamnée. Mais l’écriture du Véronais se caractérise également par des pauses lyriques, dans lesquelles celui-ci explore diverses facettes des sentiments humains, et par une portée moralisante : la dimension didactique de ses textes s’appuie sur une formulation et des tournures parémiques.
Fri, 02/12/2022 - 17:09
Ce document présente le contenu d'un manuscrit arabe très particulier, le Vatican arabe 1792 (aussi connu sous le nom de "manuscrit Cerulli"), car il contient le Dhikr al-tawarikh, la plus ancienne chronique connue sur les origines de l'islam éthiopien. En raison de la valeur exceptionnelle de ce manuscrit et des nombreuses autres oeuvres qu'il transmet, il est impérieux de mettre à disposition des arabisants le contenu de ce manuscrit, pour lequel de futures recherches s'avèrent prometteuses.
Fri, 02/12/2022 - 16:45
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Fri, 02/12/2022 - 16:37
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Fri, 02/12/2022 - 04:59
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Fri, 02/12/2022 - 04:14
The library of Saint-Victor of Paris was the most important library of Paris until the second half of the 13 th century, and even with the foundation of the college of Sorbonne, it remained a privileged center of knowledge during centuries still praised by scholars in the 16 th century. The catalogue of Claude de Grandrue (1514) and its edition by Gilbert Ouy (1999) give a reconstitution of the library thanks to the identification and gathering of all the manuscripts bearing the signatures attributed by Claude de Grandrue during his inventory of the magna libraria. Therefore, Gilbert Ouy's edition presents a static portrait of the library at the very end of the Middle Age, lacking manuscripts which were kept outside the great library (small library, infirmary, church, etc.). In order to understand the evolution of the cultural practices and knowledge at the abbey of Saint-Victor during the first century of the University of Paris, in the framework of my PhD thesis, I have undertaken the diachronic reconstruction of the library since its foundation to the mid-14 th century in a relational database, using SQL language through the Microsoft software, Access. The developed schema and tables aim at crossing data to visualize the corpus under different aspects. The dating of historical actions (copy, donation, binding) with a median date enables to explore the library through time. The results presented here confront the textual units known as bequeathed to the Victorines and the ones they allegedly acquired by themselves. By the 14 th century, while the library strongest trait seems to be the biblical exegesis, once the bequeathed textual units are removed, the preaching materials become the most important collection of the library. External people still viewed Saint-Victor as an important place of study of the Bible, while the Victorine canons put the stress on their duty as preachers. Ultimately, this database, which 2 was conceived as a personal tool, has the ambition to be rendered public after being aligned with the existing ontologies for data such as names and manuscripts, and adjust the modelling to be able to export it online.
Thu, 01/12/2022 - 16:11
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Thu, 01/12/2022 - 12:02
Cet article a pour objet un manuscrit en italien, copié en 1446, à Milan ou en tout cas en Lombardie, et destiné vraisemblablement à un membre laïc de la cour du duc de Milan Filippo Maria Visconti, le ms. italien 1524 de la BnF. Même s’il peut être considéré à certains égards comme un hapax, il paraît tout à fait représentatif des rapports entre science et magie dans le domaine du volgarizzamento italiano. Il est composé de 15 unités textuelles principales, réunies par un personnage anonyme qui semble en être à la fois le compilateur et le principal traducteur : l’astrologie et la magie y dominent, mais comme dans d’autres recueils ou « livres de secrets », on trouve aussi un certain nombre de passages relatifs à la médecine ou des recettes, pas pour autant forcément regroupés. L’article présente en détail la composition et les sources identifiées à ce jour de ce codex qui contient la seule traduction italienne connue de certains textes.
Thu, 01/12/2022 - 07:18
Conférences publiques de l’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman (IISMM) en partenariat avec la Bibliothèque universitaire des langues et civilisations (BULAC). Le cycle de conférences publiques de l’année 2022-2023 vise à examiner la transmission de doctrines ou d’idéologies dans des sociétés où l’islam a historiquement constitué une référence centrale, et dans celles où il est devenu, plus récemment, un élément de la vie publique. Les interventions retenues placent les dynamiques dans une perspective de longue durée et, selon le souhait récurrent exprimé par les responsables de l’IISMM, elles mettent en relief des situations en contexte arabophone comme non-arabophone. Elles ouvrent à la possibilité de comparaisons entre da‘wa, mission, témoignage ou propagande, catégories articulées à des mouvements religieux et séculiers. Les questions d’adhésion, de conversion, d’engagement, de militance seront au cœur de la problématique. Elles permettront de saisir le contenu de messages véhiculés, l’identité de porteurs – individuels ou collectifs – et leurs charismes, la variété des moyens mis en œuvre, incluant ou non le recours à la contrainte morale, sociale ou physique face aux résistances, les remédiations envisagées en fonction des résultats obtenus. Elles donneront une image évolutive et nuancée des rapports de force ou d’influence dans le monde contemporain.
Thu, 01/12/2022 - 06:41
Durant le XIIIe siècle le comté de Savoie est une principauté en pleine expansion. Son développement territorial culmine en 1274, avec l’annexion définitive de la Bresse de l’Ain & de la Dombes, par le mariage du futur Amédée V avec l’héritière de la seigneurie de Bâgé, à la dot de laquelle sont attachés la quasi-totalité des châteaux de la plaine. La fin du XIIIe siècle est également une période de renforcement administratif, qui prend notamment la forme d’un contrôle étroit de comptabilités châtelaines détaillées et justifiées. Ces documents d’une richesse exceptionnelle gardent mémoire de toutes les dépenses et recettes de la châtellenie sur chaque exercice comptable, permettant ainsi de reconstituer, du moins partiellement, l’architecture, l’articulation et la fonction des bâtiments, sur un temps long de la fin du XIIIe siècle au début du XVe. Les mentions enregistrées dans ces comptes indiquent tout à la fois la nature des travaux, des matériaux, les noms des artisans impliqués ainsi que les sommes. Aussi peut-on mesurer non seulement l’importance des sommes engagées pour tel ou tel chantier, mais aussi reconstituer l’agencement des pièces, l’évolution des éléments architecturaux et, en définitive, la vie à l’intérieur de ces places-fortes. Le corpus étudié n’est pratiquement connu que par ces comptes de châtellenie, qui sont souvent la seule source textuelle permettant d’écrire leur histoire, en l’absence bien souvent de données archéologiques précises. Au sein de ces habitats élitaires fortifiés, construits et fondamentalement pensés pour la résidence, une poignée de bâtiments font l’objet de travaux spécifiques et de choix politiques qui montrent effectivement une dimension supplémentaire à leur fonction première. Les comptes se prêtent ainsi, de façon inédite, à une étude du grenier en milieu castral ainsi qu’à une nouvelle réflexion chronologique et fonctionnelle à propos des mottes castrales. Ces bâtiments essentiels, souvent présents de longue date dans les sites étudiés, à l’image des mottes, conservent dans le temps une influence considérable sur les programmes architecturaux mis en place au cours de siècles postérieurs. Et ce au prix parfois d’une mise en danger du site : à Saint-Trivier-de-Courtes une motte est isolée de la fortification et conservée à la fin du XIVe siècle, alors même qu’une armée menace la place et que les comptes mentionnent le risque encouru à ne pas la détruire ; les grains de blés perçus en redevance par les châtelains sont conservés parfois dans des structures de bois, à proximité voire directement à l’intérieur des espaces résidentiels, alors que les incendies sont fréquents comme à Treffort au tout début du XIVe siècle. Toutes ces mentions reflètent naturellement l’importance fonctionnelle de ces bâtiments, mais la seule lecture pratique ne suffit pas à expliquer totalement les choix opérés par les châtelains en Bresse : il faut approfondir l’analyse avec l’apport d’éléments de réflexion politiques et culturels, pour rendre véritablement l’entièreté de son symbole au château médiéval.
Wed, 30/11/2022 - 04:50
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Wed, 30/11/2022 - 04:50
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Wed, 30/11/2022 - 04:28
Suite au projet de restauration de l’église de Châtillon-sur-Cluses, dédiée à saint Martin, et en accord avec le Service Régional de l’Archéologie et la commune de Châtillon-sur-Cluses, l’Unité Archéologie et Patrimoine Bâti du Conseil départemental de la Haute-Savoie a sollicité une autorisation de surveillance des travaux menés durant le deuxième trimestre 2016. L’intervention archéologique portait à la fois sur l’observation des structures en élévation, plus précisément sur le parement nord-ouest de ce bâtiment et sur la surveillance du creusement de la tranchée de drainage pour l’installation de branchements électriques et l’alimentation en eau. Ce travail a permis, pour la première fois, d’enregistrer et d’enrichir nos connaissances sur le site. Après l’enlèvement des enduits extérieurs, les différentes phases d’agrandissements de l’église et les matériaux de construction utilisés ont été mis en évidence. Ensuite, cette approche des vestiges a été complétée par des recherches dans les sources anciennes afin de documenter l'ensemble du site. Châtillon-sur-Cluses est une commune haut-savoyarde située dans le canton de Cluses, dont la position géographique est stratégique. Très tôt le site castral est remarqué, si bien qu’au Moyen Âge, un château important est édifié pour contrôler le passage qui relie la vallée de l’Arve à celle du Giffre. Il est principalement connu pour avoir été la résidence principale des sires de Faucigny lorsque ces derniers quittèrent le site de Faucigny. Du château, bâti sur un éperon calcaire, il ne reste que quelques murs en élévation, ainsi que sa configuration initiale qui est composée de deux parties : la partie basse où se trouve l’église, le cimetière, le presbytère et le belvédère dénommé « Le Cuar » ; la partie haute constituée des ruines du château. Depuis le bourg, on accède au site par une pente assez raide, seul accès possible présentant autrefois les vestiges d'une porte. Cet ensemble est inscrit à l’inventaire des sites depuis 1944. D’après l’enquête delphinale de 1339, deux bâtiments religieux, dont une église et une chapelle castrale, se situent à l’intérieur de l’enceinte castrale. Paradoxalement, la localité de Châtillon est d’abord connue par les mentions de l’église. Celle-ci est citée en 1150 comme dépendante du prieuré de Contamine. Le chœur voûté et le clocher sont probablement les parties les plus anciennes (Bas Moyen Âge) contrairement à la nef qui aurait été reconstruite au XVIIIe siècle.
Wed, 30/11/2022 - 04:28
Début novembre 2016, à l’occasion de travaux de réseau, des ossements humains ont été mis au jour par une entreprise à Saint-Pierre-en-Faucigny au lieu-dit des Tattes. Cette découverte fortuite a été l’occasion, en accord avec le Service Régional de l’Archéologie et la commune, de réaliser une fouille préventive de sauvetage afin d’étudier et de préserver un ensemble inédit. Située au cœur du pays rochois, à 5 km à l’est de La Roche-sur-Foron et à moins de 4 km au sud-ouest de Bonneville, l’agglomération de Saint-Pierre-en-Faucigny, logé le long du Borne, culmine à 474 mètres d’altitude sur un des principaux axes de circulation de la vallée de l’Arve. Cette petite commune, née de la réunification des paroisses de Saint-Maurice et de Saint-Pierre est avant tout connu pour son important rôle économique et territorial durant le bas Moyen Âge au travers des châtellenies genevoises de Cornillon puis de Rumilly-sous-Cornillon respectivement représentées par des châteaux portant le même nom. Toutefois, malgré ce rôle de premier ordre, l’histoire plus ancienne de la commune est très mal connue si ce n’est par des découvertes isolées dont leurs seules approches ne permettent pas de dresser un historique abouti de Saint-Pierre. Aussi, des tombes en coffre de dalles sont repérées en 1942 près de l’église actuelle et une petite occupation de l’âge du bronze est découverte en périphérie de la commune lors d’un diagnostic archéologique dans les années 2000. Notre intervention a consisté à suivre les travaux de réseau afin de surveiller l’apparition d’autres vestiges ainsi qu’à fouiller l’espace où étaient apparus les sépultures. Aussi, la surveillance de travaux s’est concentrée sur deux tranchées orthogonales creusées sur le chemin communal impasse des Tattes. Ces dernières se sont révélées négatives et n’ont pas engendré de fouilles archéologiques. A contrario, la zone de fouille fine s’est montrée riche en vestiges. Nous avons alors pu mettre au jour une partie d’un bâtiment représenté par une portion de mur ainsi qu’un sol dallé partiellement conservé. Sous celui-ci étaient présentes dix sépultures en coffre de dalles de molasse qui n’ont pu être que partiellement fouillées de par l’emprise des travaux et donc de la fouille archéologique. Une étude anthropologique et des analyses radiocarbone ont été menées sur l’ensemble. Ainsi, les tombes mélangent sépultures primaires et réduction et un total de dix-huit individus a pu être identifié. Tous les âges et les sexes sont représentés avec néanmoins une particularité puisque quatre individus présentent des déformations crâniennes volontaires. Cependant, les datations radiocarbone effectuées nous indiquent une période comprise entre la fin du Vie siècle et le VIIIe siècle avec une prédominance pour le milieu du VIIe siècle. Nous ne pouvons donc rattacher cette population au peuple burgonde à qui l’on attribue traditionnellement cette pratique. Le mobilier retrouvé pose également question puisque son étude a montré qu’il s’agissait d’objet appartenant, au plus tard, au VIe siècle. Des questions subsistent donc encore quant à cette occupation à Saint-Pierre-en-Faucigny. Les résultats de cette campagne de sauvetage sont pour le moins intéressants puisqu’ils démontrent une occupation assez ancienne du territoire de l’agglomération entre les VIe et VIIIe siècles. De plus, ils ouvrent à nouveau un certain nombre de questions avec notamment le cas des crânes déformés. Pratique burgonde ou déformations occasionnelles liées aux usages (berceau, port de coiffes…) ? La surveillance archéologique de cette commune permettra probablement, à l’avenir, de connaître et de caractériser mieux l’implantation humaine des périodes anciennes.
Tue, 29/11/2022 - 12:58
Début novembre 2016, à l’occasion de travaux de réseau, des ossements humains ont été mis au jour par une entreprise à Saint-Pierre-en-Faucigny au lieu-dit des Tattes. Cette découverte fortuite a été l’occasion, en accord avec le Service Régional de l’Archéologie et la commune, de réaliser une fouille préventive de sauvetage afin d’étudier et de préserver un ensemble inédit. Située au cœur du pays rochois, à 5 km à l’est de La Roche-sur-Foron et à moins de 4 km au sud-ouest de Bonneville, l’agglomération de Saint-Pierre-en-Faucigny, logé le long du Borne, culmine à 474 mètres d’altitude sur un des principaux axes de circulation de la vallée de l’Arve. Cette petite commune, née de la réunification des paroisses de Saint-Maurice et de Saint-Pierre est avant tout connu pour son important rôle économique et territorial durant le bas Moyen Âge au travers des châtellenies genevoises de Cornillon puis de Rumilly-sous-Cornillon respectivement représentées par des châteaux portant le même nom. Toutefois, malgré ce rôle de premier ordre, l’histoire plus ancienne de la commune est très mal connue si ce n’est par des découvertes isolées dont leurs seules approches ne permettent pas de dresser un historique abouti de Saint-Pierre. Aussi, des tombes en coffre de dalles sont repérées en 1942 près de l’église actuelle et une petite occupation de l’âge du bronze est découverte en périphérie de la commune lors d’un diagnostic archéologique dans les années 2000. Notre intervention a consisté à suivre les travaux de réseau afin de surveiller l’apparition d’autres vestiges ainsi qu’à fouiller l’espace où étaient apparus les sépultures. Aussi, la surveillance de travaux s’est concentrée sur deux tranchées orthogonales creusées sur le chemin communal impasse des Tattes. Ces dernières se sont révélées négatives et n’ont pas engendré de fouilles archéologiques. A contrario, la zone de fouille fine s’est montrée riche en vestiges. Nous avons alors pu mettre au jour une partie d’un bâtiment représenté par une portion de mur ainsi qu’un sol dallé partiellement conservé. Sous celui-ci étaient présentes dix sépultures en coffre de dalles de molasse qui n’ont pu être que partiellement fouillées de par l’emprise des travaux et donc de la fouille archéologique. Une étude anthropologique et des analyses radiocarbone ont été menées sur l’ensemble. Ainsi, les tombes mélangent sépultures primaires et réduction et un total de dix-huit individus a pu être identifié. Tous les âges et les sexes sont représentés avec néanmoins une particularité puisque quatre individus présentent des déformations crâniennes volontaires. Cependant, les datations radiocarbone effectuées nous indiquent une période comprise entre la fin du Vie siècle et le VIIIe siècle avec une prédominance pour le milieu du VIIe siècle. Nous ne pouvons donc rattacher cette population au peuple burgonde à qui l’on attribue traditionnellement cette pratique. Le mobilier retrouvé pose également question puisque son étude a montré qu’il s’agissait d’objet appartenant, au plus tard, au VIe siècle. Des questions subsistent donc encore quant à cette occupation à Saint-Pierre-en-Faucigny. Les résultats de cette campagne de sauvetage sont pour le moins intéressants puisqu’ils démontrent une occupation assez ancienne du territoire de l’agglomération entre les VIe et VIIIe siècles. De plus, ils ouvrent à nouveau un certain nombre de questions avec notamment le cas des crânes déformés. Pratique burgonde ou déformations occasionnelles liées aux usages (berceau, port de coiffes…) ? La surveillance archéologique de cette commune permettra probablement, à l’avenir, de connaître et de caractériser mieux l’implantation humaine des périodes anciennes.
Tue, 29/11/2022 - 12:38
Suite au projet de restauration de l’église de Châtillon-sur-Cluses, dédiée à saint Martin, et en accord avec le Service Régional de l’Archéologie et la commune de Châtillon-sur-Cluses, l’Unité Archéologie et Patrimoine Bâti du Conseil départemental de la Haute-Savoie a sollicité une autorisation de surveillance des travaux menés durant le deuxième trimestre 2016. L’intervention archéologique portait à la fois sur l’observation des structures en élévation, plus précisément sur le parement nord-ouest de ce bâtiment et sur la surveillance du creusement de la tranchée de drainage pour l’installation de branchements électriques et l’alimentation en eau. Ce travail a permis, pour la première fois, d’enregistrer et d’enrichir nos connaissances sur le site. Après l’enlèvement des enduits extérieurs, les différentes phases d’agrandissements de l’église et les matériaux de construction utilisés ont été mis en évidence. Ensuite, cette approche des vestiges a été complétée par des recherches dans les sources anciennes afin de documenter l'ensemble du site. Châtillon-sur-Cluses est une commune haut-savoyarde située dans le canton de Cluses, dont la position géographique est stratégique. Très tôt le site castral est remarqué, si bien qu’au Moyen Âge, un château important est édifié pour contrôler le passage qui relie la vallée de l’Arve à celle du Giffre. Il est principalement connu pour avoir été la résidence principale des sires de Faucigny lorsque ces derniers quittèrent le site de Faucigny. Du château, bâti sur un éperon calcaire, il ne reste que quelques murs en élévation, ainsi que sa configuration initiale qui est composée de deux parties : la partie basse où se trouve l’église, le cimetière, le presbytère et le belvédère dénommé « Le Cuar » ; la partie haute constituée des ruines du château. Depuis le bourg, on accède au site par une pente assez raide, seul accès possible présentant autrefois les vestiges d'une porte. Cet ensemble est inscrit à l’inventaire des sites depuis 1944. D’après l’enquête delphinale de 1339, deux bâtiments religieux, dont une église et une chapelle castrale, se situent à l’intérieur de l’enceinte castrale. Paradoxalement, la localité de Châtillon est d’abord connue par les mentions de l’église. Celle-ci est citée en 1150 comme dépendante du prieuré de Contamine. Le chœur voûté et le clocher sont probablement les parties les plus anciennes (Bas Moyen Âge) contrairement à la nef qui aurait été reconstruite au XVIIIe siècle.
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